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Oups ! La gaffe ! Comment s'en sortir ?


Vous arrive-t-il parfois de parler trop vite ? Oups ! la gaffe ! la bourde ! parfois même l’énormité qui vous fait souhaiter d’être englouti là, instantanément, et à tout jamais ?

La plupart des gens pensent qu’une fois la boulette faite, les jeux sont faits : game over ! Pas toujours, la preuve : malgré les nombreux impairs, balourdises et faux pas qui auraient pu le griller à vie, Donald Trump est devenu le 45ème président des Etats Unis !

Mais bon, vous n’êtes pas Donald Trump et, à moins d’être immensément riche et puissant, de ne douter de rien, et de répondre à un besoin viscéral de changement, il vaut mieux que vous tentiez de rattraper le coup dès que vous vous prenez conscience de votre bourde et de l’attitude offensée de votre interlocuteur…Que faire ? Voici déjà ce qu’il vaut mieux éviter :

  1. Faire comme si de rien n’était. En effet, cela équivaut à ajouter l’insulte à l’offense. Très mauvaise idée si vous tenez à garder des relations correctes avec la personne ;

  2. Dire : « ce n’est pas ce que je voulais dire ». Ici, cela équivaut à prendre votre interlocuteur pour un idiot…même si ce n’est pas ce que vous vouliez dire (oui, allez, je vous crois), vous l’avez dit, et il vous faudra trouver mieux pour rendre la pilule moins amère ;

  3. Vous excuser exagérément : il vous faut vous excuser bien sûr, mais en faire des caisses équivaut à remuer le couteau dans la plaie. Est-ce bien judicieux ?

Voici trois bourdes classiques et leurs parades pour vous relever, au mieux avec élégance, au pire sans dommages irréparables :

Vous venez d’appeler votre petit.e ami.e du nom de votre ex... vous êtes mortifié.e ! Rassurez-vous et rassurez votre chèr.e et tendre : il y a une explication rationnelle qui n’a rien à voir avec votre relation (à moins que… ?). D’après les recherches sur le cerveau, substituer un mot pour un autre est lié à des processus linguistiques plutôt qu’à des processus psychologiques, ce qui fait que l’habitude (vous avez passé six ans avec votre ex) ou encore le fait que les noms aient des consonances similaires, se manifeste verbalement alors que mentalement vous pensez sans ambiguïté à la bonne personne. Cela explique pourquoi l’une de mes amies m’appelait régulièrement « Quelinda » du nom de sa chienne (Quelinda / Chilina), et qu’il m’arrive régulièrement d’appeler ma fille Chanelle du nom de ma marâtre Fanette (Fanette est dans ma vie depuis l’âge de 8 ans, donc grosse habitude alliée à la similarité des consonances). J’en profite pour faire un a parte : j’essaie de réhabiliter le mot « marâtre », hélas connoté négativement, qui est le mot approprié pour parler de l’épouse de son père. Pour moi, c’est un très beau mot car il contient le mot « âtre » : le foyer, la chaleur…

« Ah, félicitations ! C’est pour quand ? » Vous venez de féliciter chaleureusement une connaissance que vous n’avez pas vue depuis quelques temps pensant qu’elle attend un heureux événement. Mais elle vous rétorque qu’elle n’est pas enceinte… Cela faillit m’arriver il y a quelques années lors de la visite d’un ami et de sa femme qui, bien que très mince, arborait un joli ventre très rebondi. J’étais sincèrement ravie pour eux et au moment de la prendre chaleureusement dans mes bras pour la féliciter, quelque chose m’a retenue ! Dieu merci car cette bourde-là fait partie des bourdes lourdes, extrêmement difficiles à rattraper (et selon votre interlocutrice, peut faire partie de la catégorie des énormités). La règle d’or ici est : ne JAMAIS féliciter une femme d’un heureux événement tant qu’elle ne vous en a pas fait part elle-même. D’une part cela ne vous regarde pas, et d’autre part peut-être souffre-t-elle d’un problème médical, peut-être a-t-elle tout simplement grossi, ou peut-être ne tient-elle pas à en parler. Mais cela étant, que faire si vous avez fait la gaffe ?

Sachez que vous n’arriverez pas à rattraper le coup à 100%, sauf si par miracle vous avez à faire à une personne d’une infinie sagesse, d’une infinie bienveillance, qui a totalement transcendé son ego. N’y comptez pas. La seule chose à faire, une fois qu’elle vous a rétorqué « Je ne suis pas enceinte », c’est de vous excuser simplement et sincèrement « Oh, je suis sincèrement désolé.e. Excusez-moi » sans en faire des tonnes : une fois suffit (très franchement, que pouvez-vous dire de plus ? que vous n’aviez pas vos lunettes et que vous avez mal vu ? Non, l’autodérision ici n’est pas de mise). L’offensée vous répondra probablement « Ça va, ce n’est pas grave… ». Vous pouvez maintenant lui dire « Merci » avec un sourire (vous la remerciez en quelque sorte de vous avoir pardonné.e) puis passez à autre chose (par exemple, posez-lui une question qui vous mènera élégamment sur un terrain plus neutre) : « Qu’est-ce que je peux vous servir à boire ? »…

Vous venez d’insulter quelqu’un par inadvertance. Par exemple vous venez de dire que les chasseurs sont des abrutis sanguinaires qui éprouvent du plaisir à tuer, et il se trouve que votre nouveau patron est lui-même chasseur… « Je suis franchement désolé. C’était excessif et maladroit de ma part ». Puis, posez une question qui montre votre intérêt et votre respect pour votre interlocuteur « Du coup, je serai très intéressé d’entendre de quelqu’un comme vous ce qui vous attire plus particulièrement dans la chasse ? »

Mais que faire quand vous allez vraiment loin, du genre commentaire sexiste / raciste ? Cela ne vous arrive jamais me direz-vous. Néanmoins, si cela devait vous arriver, utilisez la formule suivante :

  1. Reconnaissez votre énormité (même si vous trouvez que ce n’est pas si énorme que ça – c’est la perception de l’autre qui prime)

  2. ET bonne nouvelle

  3. ET bonne nouvelle

  4. ET bonne nouvelle

Voici comment aurait pu se rattraper Babulal Gaur, ministre indien du Madhya Pradesh, de ce qu’il a déclaré à propos du viol : « Ceci est un crime social qui dépend des hommes et des femmes. Parfois c’est légitime, parfois ça ne l’est pas. » (eh oui... c'est pas gagné l'égalité...!). Appliquons la formule :

« Ce que j’ai dit est choquant ET il est évident que le viol n’est jamais légitime ET je le rappelle à tous ceux qui pourraient penser le contraire ET je m’engage à soutenir inconditionnellement toutes les victimes de viol ! ».

La prochaine fois que vous direz une énormité, avant d’aller vous jeter par la fenêtre, souvenez-vous que vous êtes humain et faillible : les autres vous pardonnent plus facilement si vous reconnaissez humblement que vous n’êtes pas parfait. Et appliquez la formule. Bonne chance quand même !

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